« Voyage vers Namasté ou les absents de ta vie sont ceux que tu ne reconnais pas en toi »
- cnamau
- 29 juil.
- 4 min de lecture

Si je reconnais la mère, le père, en moi, je peux reconnaître la mère, le père, en l’autre.
Si je reconnais l’enfant en moi, je peux reconnaitre l’enfant en l’autre.
Si je reconnais la femme, l’homme, la, le partenaire amoureux se en moi, je peux reconnaitre la, le partenaire, l’amoureux se, en l’autre.
Si je reconnais la collègue, la boss, la collaboratrice, l’enseignante, l’élève, la maître ou l’esclave, la sportive, la patiente, la motivée, l’impatiente, la curieuse, la déterminée, la tolérante, la ponctuelle, la rêveuse, l’idéaliste, l’audacieuse, la courageuse… et ainsi de suite …
Je ne suis peut être que ce que je me reconnais ?
En effet, comment pourrais je incarner ce que je ne reconnais ou n’identifie pas en moi ou comme faisant partie de moi, de ma substance, de mon essence, de ma nature ou de ma personnalité ?
Suis je seulement ce à quoi je m’identifie ? Ce à partir de quoi je me définis, je me dis, lorsque je dis « Je suis »,
ou bien y a t’il des parts de moi qui oeuvrent dans l’ombre de moi même, inaccessibles à ma propre définition d’image ? Car en dehors du spectre des couleurs qui sont perceptibles à ma vue.
Et dans mes silences, intercalés à mes paroles, comme des creux parmi mes reliefs, des impressions en filigranes, qui participent à la définition de l’image de moi, sans que moi même je ne me définisse à travers elles, puisque je ne les perçois pas, je les ignore en moi ou comme faisant partie de moi.
Voire même, je les refoule, me les refuse, comme on se refuserait un accès à soi même, en laissant comme un blanc dans l’image que l’on projette de soi sur notre écran mental, oubliant de mettre les pigments de couleur sur les zones refoulées, refusées, voire bannies, déshonorées ou oubliées…
Ces zones sont elles des zones d’ombre ?
Ou bien des zones de lumière ?
Qu’est ce que je ne vois pas de moi même ?
Qu’est ce que je ne reconnais pas en moi et que par conséquent je ne peux reconnaître en l’autre ?
Comment pourrais je accueillir l’autre dans son entièreté si je ne m’accueille pas moi même entièrement ?
Comment accueillir dans l’espace de ma conscience, la vision haute définition, le full HD de mon image mentalisée, en même temps que l’empreinte rétinienne de cette image projetée ?
La réponse, c’est l’autre.
L’autre comme miroir de soi.
Comme reflet des pixels manquants à ma propre définition d’image.
Là où précisément l’autre ne me ressemble pas, me semble différent de moi, voire totalement inverse ou opposé.
Là où l’autre suscite en moi quelque chose de différent, qui attire mon attention, suscite l’envie, le désir, attise ma curiosité, déclenche ma fierté ou mon admiration, ou bien me gêne, me dérange, me choque ou m’agace, m’irrite voire m’insupporte…
Là où l’autre vient compléter mon image, avec des parts de moi que je ne me reconnais pas,
là où je pose sur l’autre un regard, un jugement, projeté sur lui comme « par défaut … de moi », cet autre moi, que je ne reconnais pas.
Et je peux rester indéfiniment, frustré e, jaloux se, admiratif ve, envieux se, agacé e, impatient e, …
A juger l’autre à la lumière de ce que je considère être différent de moi, parce que je projette sur lui ces fragments d’image qui manquent à la mienne, par innocence, par naïveté, par ignorance, méconnaissance, par déni, par illusion.
Illusion d’un soi qui ne serait pas full HD.
A qui il manquerait des pixels, renvoyant une image que je ne pourrais pas aimer, que je ne pourrais m’empêcher de juger, ou de rejeter.
Et c’est là, précisément à cet endroit, qu’à défaut de m’accueillir moi, c’est l’autre que je vais fuire ou faire fuire.
Et c’est là, qu’en creux de moi, le manque ou l’absence s’installe, se substitue à la reconnaissance de l’autre en moi, tout pendant que je ne me reconnais pas, en l’autre,
que je ne m’accueille pas pleinement, en full HD : Haute Définition de ma conscience enfin expansée… et exposée à la lumière suffisamment, pour révéler les parts d’ombre, restées trop longtemps dans la caverne (merci Platon ! Et si tu n’as pas la ref’, je t’invite à relire, parmi les mythes platoniciens, l’allégorie de la caverne )
À la lumière naturelle, se reconnaitre soi, c’est accueillir les parts de toi que tu vois en l’autre, qu’elles soient ombre ou lumière, c’est reconnaître l’autre en soi, comme un autre soi,
et soi en l’autre, tout en restant soi.
Et là, il n’y a plus d’absence ni de manque, il n’y a plus que présence,
présence à soi et en soi, de l’autre et de soi.
NAMASTÉ
« La lumière qui est en moi reconnaît et salue la lumière qui est en toi ».
Jalaluddin Rûmî nous dit : « La beauté que tu vois en moi est une réflection de toi » - “The beauty you see in me is a reflection of you.”
Et ainsi pourrait on dire : la beauté, que je vois en toi est une réflection de moi …
Christelle Naour Maurelis - 30/08/2024
Cela m’invite à une autre réflexion que je vous partage ici, devant les nombreuses propositions et incitations à utiliser l’IA, notamment concernant l’image de soi.
L’IA n’est elle pas un peu cet « autre »auprès de qui j’irais facilement chercher les parts de moi, que je ne me reconnais pas : physiquement, mentalement, socialement …?
Celles que je pense ne pas posséder, ne pas mériter, ne pas maîtriser ?
Parce que pour X raison, je ne me sentirais « pas assez » … Et que je tente alors de combler, compenser, à travers l’illusion de cette artificialité ?
A méditer…
Avec Amour
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